Jurassic World: Dominion prologue

  1. Description détaillée
  2. Critique

Nous voici en présence d’un court-métrage (5m30s environ) destiné à nous mettre l’eau à la bouche en attendant la sortie en juin 2022 de Dominion (un teaser dans la langue de Washington). Et c’est parfaitement parfait !

Impossible pour moi de ne rien spoiler ici à cause d’un excès d’enthousiasme. Allez regarder la vidéo avant de lire ma critique !

Autre chose, je ne suis pas paléontologue. Je suis passionné, mais peut-être pas au point de différencier des espèces proches les unes des autres au moindre coup d’oeil, ne m’en veuillez donc pas si je me trompe. Merci 🙏

Notez aussi que, même si ça peut être trompeur (🙄) ce n’est pas un documentaire. On sait, il y a des dinosaures du Crétacé en plus du Jurassique ; non, il n’y a pas que des dinosaures, il y a aussi des reptiles, etc. Pas la peine de la refaire à chaque fois. Ce genre de libertés ne me dérangent pas plus que ça du moment que le film envoie du paté. Même remarque concernant la cohérence géographique des espèces découvertes ici, on peut toujours supposer que tout n’a pas été fictionnellemment filmé en Amérique…

Description détaillée

On commence comme on ne s’y attend pas pour un Jurassic Park/World : un premier plan magnifique de coucher de soleil sur des arbres de savane (pardon, je ne suis pas botaniste), un second tout aussi beau sur une rivière de montagne enneigée, un insecte vient se poser sur ce que l’on croit être un tronc alors que c’est la patte d’un Mamenchisaurus. Il n’est pas seul d’ailleurs, ses congénères profitant bien des terres marécageuses en compagnie d’une ribambelle de Quetzalcoatlus reconnaissables à leur crête, et sur lesquels on notera la présence d’un duvet.

Nouveau plan sur un Ankylosaurus et les membres de son troupeau, buvant paisiblement l’eau de la rivière, soufflant l’excédent par les narines comme les buffles modernes.

On passe ensuite dans un canyon, absolument époustoufflant, suivant le vol d’un Pteranodon jusqu’à son nid, tandis qu’un autre plonge dans la rivière pour pêcher.

Nouveau venu dans la saga, un Oviraptor, parfaitement emplumé, dévore un oeuf dans une caverne. À peine deux minutes sont passées, mais une première chose saute aux yeux : le réalisme des comportements dont la complexité va crescendo et qui plafonne avec cet Oviraptor. Pour des images de synthèse, les mouvements sont calibrés au millimètre. Sans prendre en considération ces techniques, on croirait voir une grosse poule (dinde ?) antique. Bluffant.

Un immense troupeau de Nasuceratops traverse une rivière. L’un d’entre eux a perdu une corne, un petit rejoint sa famille, un autre se vautre dans l’eau, un autre s’y ébroue. C’est paisible, routinié, comme s’ils faisaient ça tous les ans (mais c’est parce qu’ils le faisaient réellement…).

Nouveau plan : un petit dinosaure nettoie les dents très pointues d’un dinosaure beaucoup plus grand, un Giganotosaurus, à la manière des pluviers qui nettoient sans crainte les mâchoires des alligators. Il se réveille face à un Iguanodon, pas d’humeur à se bagarrer, qui laisse sa place au Roi, Tyrannosaurus rex. Ce dernier porte d’ailleurs les traces d’autres combats sur sa gueule - référence évidente à l’affrontement contre Indominus rex à la fin de Jurassic World - et il est également couvert de duvet. Il se fait toutefois rapidement détrôner (et tuer) par le belligérant après un rapide combat (ce n’est qu’un teaser, pas la peine de comparer avec les bastons survenant dans les films…). Un moustique peut alors tranquillement s’abreuver de son sang…

Bond en avant de 65 millions d’années, un hélicoptère de la United States Fish and Wildlife Service prend en chasse un Tyrannosaurus rex en fuite dans la forêt et qui se rue vers un cinéma de plain-air, mais qui fini par disparaitre à la faveur de la nuit…

Critique

Visuellement époustouflant. On croirait voir un documentaire du National Geographics, filmant autant de faune sauvage que possible aux abords du Serengeti, en Chine ou en Amérique du sud.

Techniquement, on est clairement un cran au-dessus de tout ce qui a été fait précédemment dans la saga. Les animaux ont non seulement de la consistance - cette impression combinée de volume et de masse - mais aussi de la personnalité, et leurs expressions et mouvements sont prodigieusement réalistes.

La saga Jurassic World, âprement critiquée pour son manque de réalisme par rapport au film originel, renoue avec ce réalisme, même si cela ne dure que quelques minutes, le temps d’un court-métrage introductif. Comme pour matérialiser cette citation :

Jurassic World [est] « scientifiquement inexact » parce qu’il s’agit d’un « film de science-fiction, pas [d’]un documentaire » --— Colin Trevorrow, Sunday Times le 10 mai 2015

Colin Trevorrow a fini par réaliser quelques trois minutes de ce qui pourrait être qualifié de documentaire animalier, techniquement supérieur à tout ce que j’ai pu voir sur le sujet. Il ne manque que les commentaires…

Ainsi, les dinosaures montrés dans ce court-métrage arborent des plumages primitifs, plus proches de la réalité que leur absence dépeinte dans les deux premiers volets cinématographiques du réalisateur. En outre, bien qu’on retrouve avec plaisir les espèces stars de toute la saga et/ou préférées des geeks dinos (évidemment T. rex* mais aussi Ankylosaurus et Iguanodon), on découvre aussi des espèces moins populaires et pourtant tout aussi intéressantes sur le plan scientifique telles que *Oviraptor.

La bande-son est très bonne, avec un reproche toutefois, : on entend des Brachiosaurus mais on ne voit pas des Brachiosaurus. Fausse-note au démarrage, mais qu’on oublie rapidement pour s’attarder sur les environnements extraordinaires, la mise en situation des animaux réalistes, le moustique, Jurassic Park, etc. Les images défilent dans la tête autant que devant les yeux et alimentent un fan-service apparemment intarissable. Au point d’ailleurs qu’on aimerait bien regarder un tel documentaire pendant deux heures sans broncher ! Et, j’avoue, j’aurai trouvé assez jouissif de voir un gros caillou tomber du ciel ; filmé de la même façon que le reste du film aurait été épique avec un grand É, mais évidemment tragique pour nos dinosaures…

Les deux dernières minutes du court-métrage nous ramènent donc à notre époque, T. rex en fuite, comme d’habitude. Cependant, ici, les gens semblent ni plus ni moins perturbés que ça. Quand, dans Battle at Big Rock, on a une ambiance assez pesante à la Walking Dead, ici l’atmosphère est plus détendue. Elle correspond d’ailleurs assez à celle de Jurassic World: Evolution 2 : les humains ont, malgré tout, réussi à garder le contrôle des dinosaures via l’entité publique de la United States Fish and Wildlife Service (qui existe bel et bien). J’aimais assez qu’on se fasse malmener au sommet de la chaîne alimentaire mais cette fois par des créatures “naturelles” (plutôt que par des zombies qui ne sont rien d’autre que des humains) au point qu’on en soit à survivre. Je trouvais la perspective intéressante.

Mais là, il semblerait que comme d’habitude, l’humain soit au-dessus de tout. Ça me fait un peu peur pour Dominion, mais sait-on jamais !

Dans tous les cas, c’est un court mais superbe spectacle qui est offert aux fans avec ce Prologue, et la mission de nous faire patienter jusqu’en juin est totalement réussie !

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